Esprit batelier entre ville & campagne

Située à Sevrier, cette villa poteaux poutres signée Axe&D, marque du groupe Dunoyer, a été construite en 2010. Elle tire le meilleur parti d’un terrain étroit pour s’étirer verticalement afin de proposer des vues plongeantes vers le lac, et sur le côté vers les frondaisons. La maison se distingue par ses lignes claires, ses ombreuses alcôves ou niches qui profitent des différents éléments de structure, ainsi que ses grandes baies vitrées qui l’épanouissent vers le paysage du lac d’Annecy. Derrière ces lignes fortes, cette villa se fait aussi remarquer par une quête de précision que se loge dans les moindres interstices, de la cuisine semi-ouverte avec rangements en passant par la bibliothèque taillée sur mesure. Le programme a en effet été le fruit d’un dialogue fécond entre le propriétaire, l’architecte et le constructeur.

L’entrée principale se situe à l’amont de la ville et à l’abri des regards : exit le garage au profit d’un généreux porche qui se referme à son extrémité sur un espace de rangement (vélos). Cet abri est bordé de voilages qui peuvent se déplier pour le reconvertir en espace festif intime à la belle saison : une façon de profiter du plein air tout en se passant de jardin ! Sous le porche et derrière un carré de plantation, se situe l’accès principal, de plain-pied. Cet espace d’accueil serait borgne s’il n’était justement éclairé de deux impostes vitrées situées de part et d’autre de la porte. « Tout ce qui est ici, ce sont des morceaux de notre vie » annonce d’emblée le maître des lieux.

De toute évidence, nous sommes dans une maison d’artiste, tout du moins d’un lieu qui respire la création. Ici, les chaises entremêlées en laiton avoisinent diverses œuvres créées par madame, des verres peints, des vases en papier mâché, quelques toiles… Au fil de l’escalier en fer monumental, taillé sur mesure, d’autres œuvres s’égrènent, pour le plaisir des yeux, un voyage onirique et coloré. L’une de celles-ci, un tableau en papier maché de l’artiste espagnol Rippolès à parfaitement trouvé sa place à mi-parcours, avec son « cadre » peint à même le mur par les propriétaires. « On peut s’exprimer dans cette maison », rappelle monsieur.

Avec son parquet en bois d’acajou – qui habille l’ensemble des parterres de la demeure- et son mobilier fait d’une lampe et d’une table basse empruntant au langage de la marine, le salon du premier étage distille forcément un parfum de voyage en bateau. Un langage que viennent renforcer une généreuse terrasse en forme de ponton ainsi qu’un bow-window (fenêtre en saillie) latéral qui surplombe la nature, en plongée. En dilatant la pièce, les généreuses baies vitrées favorisent aussi les effets de décoration et d’ameublement sans que ceux-ci viennent en surcharge : des sculptures en bronze se marient parfaitement avec les canapées et fauteuils en cuir brun-orangé, une jolie commode de style Directoire et une bibliothèque sur mesure garnie de livres en tous genres. A l’arrière du salon, une petite cuisine intégrée est à la fois mise en distance et reliée avec un meuble colonne à l’interface : le chef peut jouir d’une certaine intimité à l’heure du repas confectionné sur le plan de travail en pierre noire, tout en restant en relation avec les convives.

Le premier étage compte aussi une chambre d’amis, qui sert accessoirement de bureau : les invités y apprécieront la lumière du second jour qui y pénètre via une ligne vitrée horizontale située en haut du mûr, à l’aplomb de la tête de lit encastrée dans la bibliothèque en acajou, murs rouges et poutres sombres. Une petite salle de bains attenante peut être « privatisée pour les besoins de la chambrée ou rester ouverte pour les usages domestiques quotidiens.

Il reste un dernier étage à rallier vers l’escalier initial : à mi-chemin, un hublot rond invite à contempler, débout, le paysage du lac…. Marin, quand tu nous tiens ! Là-haut, le bois « rouge » continue de courir sur les sols et les façades. Voici une nouvelle chambre d’amis avec deux petits canapés convertibles en tissu : la bibliothèque a été taillée sur mesure de façon à cadrer à la perfection la dimension de ceux-ci. Un petit bureau de style et un fauteuil « zèbre » complètent l’aménagement.

A l’avant, logée dans l’angle nord-est, se trouve la chambre parentale. Avec ses deux faces vitrées, cette pièce particulièrement lumineuse profite à la fois du spectacle de la verdure et des arbres, ceux-ci venant pratiquement lécher la vitre, pour un repli intime et contemplatif, ainsi que du lac, pour jouir des reflets changeants des éclats de soleil levant. Une tablette à mi-hauteur permet de valoriser quelques objets précieux sans altérer la sensation de respiration. Par ailleurs, le décor est constitué, là aussi, de quelques tableaux et croquis miniature qui surmontent une magnifique tête de lit dessinée par l’architecte et confectionné par les ébénistes du groupe Dunoyer : la céramique et le bois s’y marient habilement pour ennoblir la pièce. Un esprit chic et chaud auquel concourent deux tables de chevet ornées de mosaïques.

Pour parfaire la vision de cet étage, il reste une jolie salle de bains rehaussée par les façades miroir qui créent des jeux de mise en abyme qui dilatent et approfondissent l’espace. On pourra s’y observer sous toutes les coutures avant de plonger dans une généreuse baignoire ovale, parfait écrin pour une relaxation en eaux chaudes. Une belle façon de clore ce voyage artistique, chic et exotique !